Il n’y a pas grand-chose à dire de positif à propos de la pandémie qui nous enchaîne à la maison depuis presque un an. Sauf ceci : l’année 2020 aura été un laboratoire extraordinaire pour le télétravail. Après ces longs mois de VPN et de réunions Zoom avec des employés habillés « en mou », la plupart des entreprises reconnaissent que la productivité est au rendez-vous. Plusieurs compagnies pensent même offrir la possibilité de continuer à télétravailler, à temps plein ou partiel, après les vaccins et le déconfinement. Quand on est propriétaire de VR et qu’on a des fourmis dans les jambes, ça donne des idées…
La pandémie a permis de démocratiser le télétravail, mais le phénomène n’est pas nouveau. Les « digital nomads » s’expriment sur les réseaux sociaux depuis le début des années 2000. Mais trop souvent, ils incarnent une version idéalisée de la « van life ». Leurs photos léchées montrent des gens penchés sur leur ordinateur à l’ombre des cocotiers, devant une montagne ou un lac aux eaux cristallines. La vie rêvée, n’est-ce pas? Pas forcément selon Alexandre. La réalité n’est pas aussi parfaite qu’une publication Instagram.
Il en sait quelque chose : il travaille sur la route depuis 2016. Comme courtier hypothécaire d’abord, puis dans le rôle vlogger que vous connaissez aujourd’hui. Selon lui, exercer son métier à temps plein en voyageant n’est pas toujours la « vie rêvée », mais c’est une belle vie, riche en expériences et en découvertes.
Sans devenir entièrement nomade comme Alexandre et Valérie, vous pourriez étendre significativement la durée de vos voyages en télétravaillant dans votre VR durant une partie de l’année.
Les conditions de réussite tiennent à 4 choses : un ordinateur et/ou l’équipement spécifique nécessaire à vos tâches, un poste de travail le plus ergonomique possible, une connexion internet fiable et un approvisionnement en énergie électrique.
L’ordinateur
Vous avez probablement déjà votre ordinateur. Mais si ce n’est pas le cas, ou si vous prévoyez le changer, choisissez un portable léger équipé d’une batterie longue durée. L’appareil idéal serait celui qui pourrait vous permettre de travailler une journée entière en autonomie complète. Et pensez à une solution pour sauvegarder vos données quotidiennement. Il y a évidemment les options de sauvegarde sur le Web comme Dropbox, Google Drive ou le cloud d’Apple. Mais ces serveurs seront complètement inutiles lorsque vous serez en territoire « hors réseau ». Il est bon de prévoir un outil « physique ». De mon côté, j’utilise une clé USB de 64Go. Très petit et très efficace. Mais si vos documents sont lourds, vous pourriez avoir besoin d’un disque dur externe avec une plus grande capacité. De son côté, Valérie de PRÊTS pour la route utilise un SSD de 1 To super rapide, minuscule et compact de Sandisk pour faire ses montages vidéos.
Le poste de travail
Contrairement à ce qu’inspirent les photos parfaites sur Pinterest ou Instagram, vous n’aimerez sûrement pas travailler au grand air. Vous ne verrez rien à l’écran de votre ordinateur à cause du soleil. Il y aura du vent, des moustiques, du sable. Comme moi, vous pourriez réussir à faire quelques heures avec le portable sur les genoux sous une tente-moustiquaire (autant pour l’ombre que pour les insectes) lors d’une journée parfaite, quand il fait un beau 23 degrés sans humidité et sans vent. Mais si ces moments sont absolument délicieux, ils ne se matérialisent que très rarement. Même en utilisant la table à pique-nique, On finit par avoir mal à l’épaule, au cou, au dos. Il faut donc impérativement aménager un poste de travail à l’intérieur. En passant, voici un petit accessoire intéressant pour travailler à l'ombre et bien voir votre écran si vous n'avez pas le choix de travailler à l'extérieur.
Tous les VR sur le marché à l’heure actuelle sont conçus pour les vacances. C’est vrai que la hausse fulgurante des « fulltimers » aux États-Unis contribue à changer les stratégies des manufacturiers. Airstream a très récemment produit un nouveau modèle de la Flying Cloud avec un bureau intégré (voir images ci-dessous) . Mais pour l’instant, les choix sont minimes.
Les options d’aménagement de votre poste de travail varieront selon la grandeur de votre VR. Pour les classes B ou les petites caravanes comme la mienne (NuCamp Tab 400), il n’y a qu’une solution : s’installer à la table de la « dinette ». Avec des coussins fermes pour soutenir le dos, un support pour surélever le portable, un clavier et une souris sans fil, un repose-pied au besoin, ça fonctionne.
Dans les caravanes de bonne dimension et les classe A, il est possible de créer des espaces de travail très élaborés. Le Web regorge d’idées très inspirantes.
Si vous êtes sur le point de changer votre véhicule récréatif et vos jonglez avec l’idée d’y travailler, suivez le conseil d’Alexandre et ne considérez que les modèles avec une grande fenestration. En plus de vous donner beaucoup de lumière naturelle, essentielle pour garder le moral et la motivation, vous pourrez profiter des paysages du matin au soir. C’est, pour moi, LE grand avantage de travailler dans ma roulotte. Cliquez ici pour lire l’article complet d’Alex sur les éléments clés pour faire le bon choix de VR.
La connexion Internet
Les adeptes du VR au Québec vous le diront, le wi-fi que fournissent les campings est rarement fiable. Si vous avez l’intention de travailler sur la route de façon sérieuse, mieux vaut ne pas compter là-dessus. Vous ne voudrez pas non plus partir à la chasse aux wi-fi gratuits des restaurants ou des haltes routières, sauf en cas d’urgence.
L’alternative qui peut sembler la plus simple est d’utiliser votre téléphone intelligent comme « hotspot ». À ce sujet, j’ai quatre mises en garde. Premièrement, votre téléphone pourrait très rapidement chauffer si vous l’utilisez toute la journée comme borne Internet. La batterie s’épuisera dans le temps de le dire. Pas commode en pleine réunion Teams. Deuxièmement, il faut penser à la quantité de données que vous utiliserez. Votre forfait n’est probablement pas illimité. La troisième chose est liée à la couverture du réseau de votre fournisseur. Si vous avez l’intention quitter les grands centres, c’est un élément crucial. En quatrième lieu, et ça été pour moi le principal frein : si c’est un vieux modèle, votre ordinateur pourrait ne pas être compatible avec ce type de couplage.
Pour avoir une connexion Internet plus stable et plus fiable, Alexandre recommande l’achat d’un routeur équipé de sa propre carte SIM. Après en avoir testé plusieurs, il conseille deux appareils : le Alcatel MW4, petit et léger, et le ZTE MF279, plus gros, mais très puissant. Allez voir ici pour plus de détail.
Bien entendu, ces appareils ne fonctionnent que s’ils sont « activés » et reliés à un fournisseur d’accès à l’Internet. Vous pourriez faire affaire avec les Rogers, Telus, Bell et Vidéotron de ce monde, mais soyez vigilants. Ils publicisent souvent des forfaits avec « données illimitées », or dès qu’on franchit les 20 ou 30 GO, la vitesse diminue de façon importante.
Alexandre a choisi l’entreprise Mission LTE et c’est, je crois, une excellente solution. Cette entreprise entièrement québécoise fournit les appareils cités plus haut avec un service de données très avantageux, car il ne fonctionne pas sur une base mensuelle ou annuelle. Mission LTE vend des blocs de données, sans contrat. Des données qu’on peut utiliser à notre rythme, jusqu’à la toute dernière goutte, sans date d’expiration. Les blocs varient de 10 à 200 GO pour des prix se situant entre 75$ et 750$. Pour vous donner une idée, avec 100 GO vous pourriez regarder environ 50 films en définition standard, écouter de la musique pendant 1000 heures ou surfer sur le Web pendant 65 heures.
L’autre avantage de faire affaire avec Mission LTE, c’est que l’entreprise utilise les réseaux de la plupart des grands fournisseurs canadiens: selon votre localisation, vous n’avez qu’à régler les paramètres de l’appareil en choisissant le fournisseur avec la meilleure performance. Des blocs ou des forfaits pour les États-Unis sont également disponibles.
Pour tous les détails concernant l’offre de Mission LTE et les raisons qui m’ont poussés vers cette option, vous pouvez consulter cet article! En passant, si vous faites un achat, nous avons un code promo qui vous offrira un rabais sur votre commande: code promo PPLR20
Si, comme dirait Alexandre, vous désirez un « kit de la mort », vous pouvez aussi ajouter un amplificateur comme le Weboost Drive X RV. Regardez la vidéo suivante pour vous donner une idée :
L’électricité
En travaillant dans votre VR, vous utiliserez beaucoup d’énergie, nettement plus que lorsque vous voyagez dans un contexte de vacances. Si vous pensez ne fréquenter que des campings offrant tous les services, l’approvisionnement en électricité ne posera pas de problème. Mais si, comme moi, vous aimez les parcs de la SEPAQ et les emplacements rustiques, il faudra vous assurer d’être autonome sur le plan énergétique : panneaux solaires, bonnes batteries et onduleur de courant d’au moins 1000 watts (idéalement à ondes pures pour ne pas endommager votre équipement électronique). Pour en savoir plus sur notre équipement solaire, cliquez ici!
Bien entendu, la capacité des batteries est cruciale, car c’est votre réserve d’énergie. S’il pleut durant plusieurs jours consécutifs, ce sont vos batteries qui feront la différence. Si les vôtres commencent à avoir de l’âge, n’hésitez pas à vous équiper en « pro » avec des modèles au lithium. Les batteries au lithium sont plus légères, ont une plus longue durée de vie et peuvent être vidées « à sec » sans entraîner de problèmes d’usure prématurée. Selon moi, rien que pour ça, elles en valent le coût. Notre roulotte est équipée de modèles AGM et j’ai la mauvaise habitude de vérifier leur statut à tout bout de champ. Quand elles descendent en bas de 60%, je panique. L’Époux ne m’endure plus! Alors c’est sûr que les prochaines seront au lithium. Alexandre a d’ailleurs découvert un fabricant québécois, Volthium, avec des prix très concurrentiels.
Quelques conseils pour terminer
Même avec le meilleur équipement, la conciliation de vos impératifs professionnels avec les aléas du voyage pourrait mettre votre patience et votre motivation à dure épreuve. Voici donc quelques petits conseils :
Ne vous en mettez pas trop sur les épaules. La vie sur la route, la planification des itinéraires, c’est déjà une « grosse job ». Allez-y lentement, passez plus qu’une semaine au même endroit et acceptez d’emblée l’idée que vous ne pourrez pas tout voir.
Ne vous déplacez pas si vous avez une journée critique sur le plan du travail (une échéance, une réunion en téléconférence, un appel téléphonique important). On ne sait jamais ce que la route nous réserve. Et on l’oublie souvent, mais faire de la route, c’est fatigant. Pour ma part, après avoir passé huit heures dans le camion, je préfère un verre de vin blanc à l’écran de mon ordinateur.
Soyez prévoyants et prenez toujours un peu d’avance dans votre travail. Cela diminuera grandement votre niveau de stress s’il arrive un imprévu (et il y en aura!).
Restez flexible et optimisez vos plages de travail afin de profiter des particularités de la destination que vous visitez, quitte à travailler en « heures coupées » : quelques heures tôt le matin et le reste en soirée. Et si vous le pouvez, pourquoi ne pas travailler le week-end pour libérer deux journées en début de semaine quand l’achalandage est au plus bas dans les parcs et les sites touristiques?
Avec le temps et l’expérience, vous trouverez la formule parfaite pour concilier votre travail et vos voyages. Je vous le souhaite! La vie est si courte. Et la route, si longue et si fabuleuse.
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C'est très bien dit et très bien détaillé, Good Job Suzanne! Après 5 ans sur la route, Alex a toujours fait des recherches pour que notre travail à distance soit au top et il continue même en date d'aujourd'hui! Et le plus beau dans tout ça, c'est qu'on vous partage toutes nos expériences et recherches pour que vous puissiez commencer le travail en voyage sans-souci!