À la découverte du Ksar Aït Ben Haddou : un joyau du Maroc figé dans le temps
- PRÊTS pour la route
- 29 mars
- 5 min de lecture

Le Maroc, c’est un pays qui éveille tous les sens : les couleurs, les odeurs, la chaleur, les contrastes… Et parmi toutes les merveilles qu’on a pu découvrir lors de notre road trip en van à travers ce pays aux mille visages, le Ksar Aït Ben Haddou a été l’un des arrêts les plus marquants.
Dans cet article, je vous raconte notre visite de ce lieu mythique, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, où le temps semble s’être arrêté. Une escale inoubliable sur notre route entre Merzouga et Ouarzazate, à revivre aussi en images dans notre épisode complet sur YouTube :👉 Voir l’épisode ici
Une route entre désert et montagnes
Notre aventure commence alors qu’on quitte Merzouga, tout au sud du Maroc, pour nous diriger vers Ouarzazate. Rien que les noms de villes sont déjà tout un exercice de diction, mais ils nous transportent immédiatement dans un univers bien différent.
Sur la route, on fait un petit détour pour explorer les gorges de Toudgha, une route sinueuse, perchée entre des falaises abruptes. La vue est spectaculaire, mais avec notre van, la route devient vite trop périlleuse. Demi-tour obligé.
On reprend donc la route principale jusqu’à Ouarzazate, souvent surnommée le "Hollywood du Maroc". Et pour cause : de nombreux films et séries y ont été tournés, notamment dans les célèbres studios Atlas. Mais notre objectif du jour se trouve un peu plus loin, à une trentaine de kilomètres : le légendaire Ksar Aït Ben Haddou.
Un premier regard sur un décor de cinéma
Honnêtement, je m’attendais à quelque chose de beau, mais pas à ce point-là. Quand on arrive en face du Ksar, le choc visuel est total. Une forteresse couleur ocre posée sur une butte, surplombant une rivière quasi asséchée. Le tout baigné dans une lumière dorée qui donne à l’endroit une allure irréelle.
C’est à ce moment-là qu’on comprend pourquoi ce site a servi de décor à des films comme Gladiator, Game of Thrones, Indiana Jones ou encore La Momie. Tout ici semble prêt à accueillir une caméra. Et pourtant, ce n’est pas qu’un décor : c’est un lieu chargé d’histoire.
Qu’est-ce qu’un Ksar ?
Un Ksar (ou ksour au pluriel), c’est un village fortifié, typique des Berbères, ces peuples nomades qui se sont peu à peu sédentarisés dans différentes régions du Maghreb. Celui d’Aït Ben Haddou aurait été construit au XVIIe siècle. Il se trouvait sur une ancienne route commerciale qui reliait les villes impériales du Maroc aux contrées plus au sud, jusqu’à l’ancien Soudan.
Aït Ben Haddou était un véritable carrefour. Et aujourd’hui, c’est probablement le ksar le mieux conservé du pays. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1987.

Une montée dans le passé
On commence l’ascension du Ksar à pied. Chaque pas nous plonge un peu plus dans une autre époque. Les bâtiments sont faits de terre, de pierres, de paille, avec une technique ancestrale qui permet à ces structures de tenir debout depuis des siècles.
On croise très peu de monde au début. Les ruelles sont étroites, les murs sculptés, les portes ornées. À chaque tournant, une nouvelle surprise.
Dans une petite boutique d’art berbère, on fait la rencontre d’un artiste qui nous montre comment ses peintures cachent des messages secrets, révélés à la chaleur d’une flamme. Un vrai moment magique.
Et ce n’est pas juste beau : c’est authentique. Tout est fait avec des matériaux naturels, sans électricité. Les quelques restaurants et commerces sont alimentés uniquement par des panneaux solaires. Aït Ben Haddou, c’est un endroit qui a résisté à la modernité, tout en s’ouvrant doucement au tourisme.
Une vue à couper le souffle
En haut du Ksar, la vue est simplement spectaculaire. On domine la vallée, la rivière, les montagnes à l’horizon… et même la ville moderne qui s’est construite tout autour, vivante principalement grâce à l’industrie touristique.
On devine aussi que le sommet devait avoir une signification particulière à l’époque : probablement un lieu de culte. Aujourd’hui, le bâtiment est partiellement en ruines, mais il conserve toute son aura.
Et malgré la chaleur accablante, le vent en altitude rend le moment agréable. L’air est sec, le silence presque total, comme si le temps s’était suspendu.

Un site fragile à préserver
Ce qui rend le Ksar Aït Ben Haddou encore plus spécial, c’est sa fragilité. Contrairement à des constructions en pierre ou en béton, ici, tout est fait de terre crue. Cela signifie que sans un entretien régulier, tout pourrait s’effondrer.
On a croisé d'autres ksour sur notre route, mais la plupart sont en ruines, à l’état de vestiges. Aït Ben Haddou, lui, tient encore debout. Mais ça demande un effort constant : retravailler les murs, réparer les toits, reconstruire à l’identique. Ce qui rend la reconnaissance de l’UNESCO d’autant plus précieuse.
Anecdotes de voyage : chaleur, vitesse et... tapis
Comme toujours en voyage, il y a des imprévus. Sur la route vers notre prochaine destination, Taznakht, je me fais arrêter pour un léger excès de vitesse – 65 km/h dans une zone de 60. Rien de bien méchant, mais 150 dirhams plus tard, ça me fait un petit souvenir marocain en plus dans la poche.
Taznakht est réputée pour ses tapis berbères faits à la main. On visite une coopérative où les femmes tissent à la main des œuvres d’art dignes de musées. Le travail est titanesque : un tapis peut demander deux mois de travail. Et pourtant, les prix sont incroyablement raisonnables.
Mon frère est à la recherche d’un long tapis sur mesure pour son couloir. Il finit par discuter des couleurs, des dimensions, prend des photos... Bref, on sent que la tentation est forte. Et honnêtement, voir l'envers du décor – les dessins, les fils de laine, les heures de travail – change complètement la façon dont on perçoit la valeur de ces objets.
Un moment suspendu
Ce jour-là, entre Aït Ben Haddou et Taznakht, on a eu l’impression de vivre mille histoires. Des paysages dignes des plus grands films d’aventure, des rencontres touchantes, des découvertes culturelles fascinantes, et cette chaleur marocaine qui nous colle à la peau, mais qu’on finit par apprivoiser.
C’est pour ce genre de journée qu’on voyage. Pour ces endroits qui font vibrer quelque chose à l’intérieur. Pour ces histoires qu’on ne vit pas dans les guides de voyage, mais dans le regard des gens qu’on croise, dans la poussière sur nos chaussures, dans l’émerveillement simple devant un coucher de soleil.
Voir l’épisode complet
Si vous voulez revivre cette journée magique avec nous, on vous invite à regarder notre vidéo complète sur YouTube. On vous emmène avec nous à travers les ruelles d’Aït Ben Haddou, dans les ateliers d’artisanat berbère, et jusque dans les coulisses d’un achat (ou presque) de tapis sur mesure.🎥 👉 Regardez l’épisode ici
Vous aimez notre contenu?
Chaque vidéo, chaque article, chaque kilomètre de vanlife représente beaucoup de travail, de temps et de passion. Si vous aimez ce qu’on fait et que vous avez envie de nous donner un petit coup de pouce pour continuer à produire ce type de contenu, vous pouvez nous soutenir via notre page Patreon.💛 👉 Soutenez-nous sur Patreon
Merci de nous suivre dans cette grande aventure nomade à travers le monde. À bientôt pour la suite de notre périple à travers le Maroc… et bien plus encore !
— AlexPRÊTS pour la route
Comments